On entend beaucoup parler de mindset quand il s’agit de discuter de l’état d’esprit optimal à avoir au quotidien pour avancer positivement et prendre les bonnes décisions. Cette notion est directement en lien avec les préceptes de l’intelligence émotionnelle.
Stevenson écrit : « Ne juge pas la journée en fonction de la récolte du soir, mais d’après les graines que tu as semées ». Pour définir ce qu’est le mindset, je reprendrai cette image de la terre dans laquelle semer ses graines. Si la terre est sèche et aride (le mindset négatif), les graines semées (les actions conduites) ne donneront rien faute d’un environnement propice à la croissance et au développement de ses projets. Comme la récolte du jour qui n’est pas le seul déterminant de la réussite de la journée, les graines doivent être semées avec une intention positive et une aspiration profonde à la réussite, sans défaitisme et esprit de perdant.
Pour y parvenir, la visualisation positive est un outil puissant de réalisation de ses objectifs en contribuant à développer sa créativité et son optimisme dans toutes les situations professionnelles, à commencer par la conduite de projets et de changement ou la gestion d’équipes. Cette méthode repose sur la visualisation mentale de la situation à optimiser, de la façon la plus précise possible en convoquant à son esprit tous les sens : la description du lieu, des personnes présentes, des couleurs et des formes alentours, le repérage des sons, des odeurs peut-être propres à la situation etc. Après cette mise en image et en sons, à la manière d’un réalisateur qui imagine avec détail la scène de son film, l’exercice suppose à présent de visualiser, aussi fidèlement possible, le déroulement complet de l’événement, avec les interactions éventuelles avec autrui, et selon la réalité souhaitée. Le jeu est donc de vous voir en train d’agir, avec facilité et confiance en vous. Vous obtenez exactement ce que vous demandez, l’événement se passe tout à fait comme vous le voulez, le succès est au rendez-vous et vous recevez les compliments mérités. Pour finir, vous restez un moment dans ce sentiment de réussite pour ressentir pleinement dans votre corps les bienfaits de cet état positif.
La sophrologie constitue un moyen adapter pour pratiquer cette méthode qui emprunte aussi à la programmation neuro-linguistique (PNL).
L’avantage de cet outil est de focaliser sur le positif à venir et de convoquer notre mindset dans ce sens au lieu, au contraire, d’imaginer le pire et de se laisser aller à nos croyances limitantes qui pourraient bloquer notre énergie de la réussite et mettre à mal notre confiance en nous. En formulant avec force nos objectifs sous un format positif et en répétant l’exercice de la visualisation plusieurs fois avant le jour J, une prise de parole par exemple, une réunion importante, nous mettons toutes nos chances de notre côté. Lorsque le jour arrivera, le cerveau aura intégré la réussite du fait de l’avoir déjà ancré en lui. Les neurosciences nous apprennent en effet aujourd’hui que la neuroplasticité de nos cellules est incommensurable ; le cerveau ne fait pas la différence entre un événement réel et un événement imaginé. D’ailleurs, les sportifs de haut niveau l’ont compris depuis longtemps et nombre d’entraînements sont pratiqués en visualisation mentale, la victoire étant maintes fois passée en revue dans la tête, avant de l’atteindre en vrai. Je vous conseille un article sur le sujet paru dans Le Monde il y a quelques années limagination-peut-elle-remplacere-lexercice-physique/.
Cultiver son état d’esprit positif est un enjeu de poids au travail. Cela ne veut pas dire qu’il faille nécessairement conserver la joie, l’enthousiasme ou toute émotion agréable, tout au long de la journée et l’arborer comme le sourire en permanence. Mais, s’interroger sur le fait qu’elle n’est plus là et qu’elle a laissé place à des sentiments plus lourds est une vraie question et une responsabilité qui nous incombe tous pour ne pas être emporté dans le cours de la négativité. La psychologie positive utilise la métaphore du verre à moitié plein/vide et rappelle que le mindset positif, c’est prendre conscience de la partie pleine, et sur ce que ce liquide représente en termes de besoins satisfaits. A l’inverse, il est vain de se concentrer sur le remplissage de la partie vide du verre, qui correspondrait à la recherche de satisfactions inutiles et de besoins non réels. C’est donc bien un changement de paradigme qui nous est proposé avec l’idée de s’attacher à augmenter les conditions d’accès à des émotions positives plutôt qu’à vouloir réduire les émotions négatives.
En formation de management, il est souvent fait référence à l’image du bateau qui subit une avarie, pour représenter le projet et les 2 options qui s’offrent au manager :
- soit il se concentre sur les réparations techniques à effectuer en urgence, en se concentrant sur les obstacles rencontrés dans le projet, ce qui peut être très épuisant
- soit il concentre son énergie sur la nécessité de souffler sur les voiles pour redonner une orientation au bateau afin qu’il rejoigne la rive sain et sauf au plus vite, ce qui impulse une dynamique de groupe et de sortie de l’impasse en mode gagnant-gagnant. Chacun en sortira plus fort et l’expérience deviendra positive pour l’entreprise
En changeant son mode de pensée, et donc son état d’esprit, face à une émotion difficile (la peur de l’échec ici), on modifie son comportement. C’est la seule façon de sortir du triangle émotionnel.