Je vous ai parlé de l’importance d’écouter son corps et de prendre, dans la journée, du temps pour poser ses pensées et observer son mental et les conséquences de son agitation sur son corps. La respiration et la méditation sont primordiales pour atteindre cet objectif de retour à soi et de retrait par rapport à la frénésie ambiante et aux contrariétés multiples liées au travail.
L’écoute plus ciblée de son cœur, foyer des émotions, est aussi une autre posture émotionnelle que je vous conseille et que j’ai adoptée depuis des mois. Cette écoute est permise par la pratique de la cohérence cardiaque. Qu’est-ce que c’est ? C’est une méthode de gestion du stress qui nous vient des États-Unis. Elle est récente puisqu’elle n’a qu’une dizaine d’années. Elle est issue des recherches scientifiques ressortant le lien étroit entre le cerveau et le cœur, les 2 échangeant en permanence. Récemment, il est même prouvé que le canal cœur vers cerveau est le sens le plus chargé et étoffé, le cerveau n’étant plus forcément le quartier général et la tour de contrôle.
Et c’est un fait que l’on a tous vérifié : lorsque l’on est stressé, anxieux, angoissé, en colère, donc en proie à des émotions désagréables, nos battements cardiaques s’emballent. A l’inverse, des états de bien-être, de sérénité et de plénitude, apaisent le cœur et son rythme est calme. La cohérence cardiaque permet alors de recréer une harmonie entre le cœur et le corps par l’intermédiaire, encore j’ai envie de vous dire, de la respiration. Cette stabilité corporelle et émotionnelle retrouvée favorise immédiatement une décharge du stress (en réalité une inhibition de l’amygdale, zone du cerveau directement responsable de la montée du stress qui agit comme un gyrophare et s’allume face à un danger réel ou imaginé). Les situations précédemment anxiogènes baissent d’intensité et n’ont plus d’impact sur nous, en tout cas la charge émotionnelle n’est plus du tout la même.
Comment atteindre ce résultat me direz-vous ? Ce concept doit tout d’abord entrer dans une habitude quotidienne pour être vraiment efficace. Nous l’avons déjà vu pour les autres pratiques. Une fois de temps en temps peut agir momentanément sur l’état d’émotion mais ne produira pas les effets préventifs escomptés, à savoir favoriser une réaction plus modérée face aux émotions fortes et même entraîner une prise de recul quasi permanente face à elles. La fréquence conseillée est minimum de 3 fois par jour pendant 5 minutes à chaque fois. Les 5 minutes s’expliquent par le fait que le tempo à suivre est le suivant : 30 cycles d’une inspiration de 5 secondes puis d’une expiration identique de 5 secondes (soit 30 cycles de 10 secondes). Des applications existent pour éviter d’avoir à compter les cycles. J’utilise Respira personnellement. Ce rythme est celui physiologiquement retenu pour permettre ce retour cardiaque naturel. Pour s’en convaincre, il est demandé de porter son attention sur la zone de son cœur en posant sa main dessus. Parallèlement, le souffle est un leitmotiv rassurant durant cet exercice. Je trouve un réel plaisir à respirer dans ces conditions. Un confort s’installe par le simple fait de respirer méthodiquement à la même séquence. Au début, ça shoote même. C’est agréable. Le fait de compter ou bien de se laisser aller au tempo de l’application mobile favorise la détente et l’arrêt sur une image réconfortante, un souvenir. La relaxation musculaire est aussi de la partie comme pour la méditation. La zone la plus concernée en cet instant est d’ailleurs le plexus solaire qui se trouve à la croisée des chemins entre les émotions en pleine explosion, le cœur et le diaphragme, muscle par excellence de la respiration. C’est lui qui bénéficie de ce massage bienfaisant grâce à la cohérence cardiaque.
Comme pour les autres pratiques, l’auto-bienveillance et le non-jugement sont de mises pour ne pas se critiquer et s’en vouloir de réagir ainsi à telle ou telle attaque ou tel événement. Y repenser en début d’exercice est normal et naturel et la main sur le cœur est aussi un symbole de gratitude à soi. C’est la manifestation de notre attention portée à ce foyer des émotions. C’est lui parler et lui dire je suis là, calme-toi. Rien n’est grave en réalité. Sentir son cœur pour gérer les épisodes stressants est un entraînement. Il ressentira l’amour qui lui est donné et renverra des signaux d’accalmie en remerciements. Ce rapport privilégié et intime avec lui est un diamant que l’on a tous en nous. J’espère vous avoir convaincu(e) !