Je vous ai parlé de la respiration et de ses bienfaits sur le corps et l’esprit pour peu qu’on l’écoute et qu’on y prête attention de temps en temps dans la journée. On peut aller plus loin dans cette écoute corporelle par le biais de la pratique méditative.
La méditation, qu’est-ce que c’est exactement ? Selon Jon Kabat-Zinn, docteur américain en biologie moléculaire et professeur de médecine, qui a contribué à « laïciser » la pleine conscience (mindfulness) dans le monde occidental il y a seulement une quinzaine d’années, alors qu’elle était issue des traditions bouddhistes d’Asie, « diriger volontairement son attention vers le moment présent avec une attitude non-jugeante ». Autrement dit, méditer, c’est plus que respirer dans le sens où cela consiste certes à se focaliser sur son souffle mais avec une présence renforcée à ce qui se passe tant dans notre corps que dans notre tête. C’est donc une simple observation bienveillante, un pas de côté par rapport à nos pensées.
Attention ce n’est pas ce que l’on entend souvent une recherche de vide dans sa tête. C’est impossible et contre-nature car ce serait se lancer dans une intention irréalisable et se mettre dans une posture d’adversité stérile et même contre-productive. Le cerveau ne peut s’empêcher de penser. C’est son rôle. L’idée est alors de profiter de cette pause pour laisser passer ses pensées, ses nuages dans le ciel, comme il est souvent rappelé de façon imagée, sans chercher à les retenir et à les faire siennes. Qui aurait cette idée saugrenue de vouloir arrêter les nuages qui passent au-dessus de nous ? Avec les pensées, c’est pareil. Le seul souhait, s’il fallait en citer un, c’est celui de se recentrer sur soi, d’accepter le silence, d’écouter et d’observer dans l’instant, sans autre commandement et pré-requis !
La méditation est entrée en France, et plus précisément dans le monde hospitalier, grâce à Christophe André, psychiatre français, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet qui l’a popularisée et a montré tous ses bienfaits pour la prise en charge des malades et notamment des états dépressifs. Aujourd’hui, cette pratique est présente dans le monde de l’entreprise, de la politique, ou même encore, a pris sa place dans le monde de l’éducation, avec la Fondation SEVE menée par Frédéric Lenoir, en France ou encore le programme PEACE en Suisse, en Belgique et au Québec.
Ses bienfaits sont immenses et interfèrent sur l’ensemble des fonctions cognitives et corporelles de notre être. Ils sont prouvés à présent par des études scientifiques sérieuses menées notamment sur des adeptes de la méditation comme Mathieu Ricard qui s’est prêté au jeu des IRM cérébraux. En effet, de nombreuses aires du cerveau sont impactées positivement lors de la pratique, dès 20 minutes quotidiennes. L’état psychique général en ressent les effets avec un apaisement manifeste sur les tensions mentales et physiques. Le système immunitaire et cardio-vasculaire est renforcé et le vieillissement ralenti. Le stress, par voie de conséquence, est directement calmé par la pratique de la pleine conscience.
Au travail, vous pouvez imaginer les améliorations de notre état qu’une telle attention à soi peut générer car la méditation aide à s’affranchir du flot de nos pensées qui envahit notre esprit trop souvent, et, par voie d’accumulation, qui engendre le stress, voir le burn-out. Elle nous recentre et nous évite de nous disperser et de réagir impulsivement à tout ce que l’on pourrait considérer comme une attaque de notre environnement professionnel. En début, en cours, et en fin de journée, la pause s’impose. Il ne s’agit que de 10 minutes à placer automatiquement dans son emploi du temps pour non seulement poser le mental mais aussi retrouver l’harmonie en soi et avec les autres.
Quelle pratique alors ? Il y en a 3 principales que je vous énonce. Si vous voulez en savoir plus et même vous y sensibiliser, je vous invite à venir sur ma chaîne Émotions et Solutions sur YouTube. J’y ai publié des guidances qui pourront vous permettre de goûter et même de prendre goût à la méditation : (176) Emotions Et Solutions – YouTube
La 1ère pratique est celle dite du scanner corporel qui a le corps pour point d’attention et de concentration. L’idée est alors, grâce au fil conducteur de la respiration, de passer progressivement sur toutes les parties de son corps, depuis le haut de la tête jusqu’à la plante des pieds, avec l’intention de détendre doucement les zones alternativement. Le souffle est comme un ballon ou une plume qui se promène sur notre corps afin d’oublier aucune de ses parties, pour bénéficier d’une détente générale en fin de scanner. La focalisation se fait alors sur le corps.
La 2ème pratique est celle de la visualisation mentale. L’attention est alors ici portée sur un paysage serein choisi par le guide de méditation si l’on se fait guider, ou par soi-même si l’on pratique seul ou sans écoute extérieure. L’idée est là le réconfort et le recentrage sur une image douce qui va susciter des sentiments particuliers comme la confiance en soi, le non-jugement, l’acceptation etc. C’est par exemple la méditation de l’arbre pour convoquer la confiance ou bien celle de l’arbre rappelant l’ancrage de nos racines et notre solidité dans la vie. Tous les sens sont mis en éveil et sont sollicités. Pas seulement la vue.
La 3ème pratique est celle de la bonté aimante ou encore de la gratitude qui a pour objet la conscience de ses propres sentiments à l’égard de soi-même, de son entourage et des autres qu’on ne connaît pas. Ce peut même aller sur la conscience des habitants de la planète et de l’unité que l’on crée avec eux. La gratitude et l’auto-gratitude sont très puissantes en redynamisation de soi et en remise à niveau de son énergie. On oublie parfois la beauté de notre vie en se focalisant sur ce qui ne va pas. Cette pratique cherche justement à rappeler que l’on peut se remercier et remercier ses proches, collègues, voisins, inconnus pour ce qu’ils nous apportent ou pourraient nous apporter de bienveillance, de bonté et même d’amour !
Pour finir, je vous dirai que la pleine conscience est une hygiène de vie à entrer dans son quotidien et qui possède également des ressorts informels en complément de la pratique dite formelle que je viens d’exposer. On peut se raccorder à soi et calmer son esprit agité lors des multiples activités routinière s automatiques de la journée comme le brossage de dents, la douche, l’attente des transports en commun etc.