Lorsque l’on se sent dépassé par ses émotions, que l’on ressent un trop plein, un ras-le-bol, c’est souvent parce qu’on pressent un décalage entre la réalité (ou en tout cas l’interprétation que l’on se fait des événements) et nos valeurs. Ce n’est pas conscient la plupart du temps. C’est le malaise perceptible dans notre corps et notre tête qui est la traduction extériorisée de ce désaccord intérieur.
L’adéquation de nos missions professionnelles aux valeurs qui nous animent est essentielle à notre santé physique et mentale. La notion d’alignement de nos actions à nos valeurs est corrélée à celle du sens que l’on donne à son activité et au niveau de son engagement au travail. Etre en accord avec ses valeurs et celles de son cadre professionnel est un gage de respect avec soi-même, une source de satisfaction personnelle et un facteur déterminant d’épanouissement. C’est parce que cet alignement est préservé que nous pouvons être un collègue de travail ou/et un responsable hiérarchique estimé et estimable. Si l’on se trouve en conflit intérieur, aucune relation satisfaisante ne sera possible et durable car nous n’aurons pas maintenu notre fidélité à nous-même et une certaine dissociation délétère sapera notre quotidien professionnel. Et, c’est là que la posture émotionnelle prend tout son sens et a bien plus d’importance que les qualités cognitives acquises par l’accumulation des connaissances.
Vous avez sans doute, comme moi, rencontré, en entreprise, des personnes cultivées, en tout cas, intelligentes, mais qui semblaient ne pas avoir de convictions personnelles. Les décisions qu’elles prennent ne paraissent pas motivées par leurs valeurs profondes mais par un besoin de faire bien, d’être bien vu, de rentrer dans le moule. Ce sont la plupart du temps des suiveurs qui n’osent pas et reprennent les idées des autres, faute d’en avoir elles-mêmes. Il n’y pas de convictions personnelles ou d’intention d’alignement avec un sens de la mission qu’elles auraient cheville au corps. Ce sont ce que j’appelle des personnes vides, sans goût et sans saveur. Mme Mary Sarah Newton écrivait : « Quand on est soi, on a toujours une valeur ; quand on copie, on n’est plus rien ». Le plus souvent, la communication est difficile avec ces collègues ou supérieurs car comment être en résonnance avec eux si eux-mêmes ne sont pas en harmonie intérieure et ne savent pas qui ils sont ?
Il est donc primordial de soigner et de cultiver ses besoins et ses envies et de ne pas les perdre de vue au gré des missions confiées et des postes occupés. C’est, je dirai même, notre colonne vertébrale, notre fil conducteur, qui nous permettra de nous y retrouver si, un jour, la chance tourne et que l’on se retrouve dans une situation professionnelle compliquée (harcèlement, restructuration, licenciement) risquant de nous déstabiliser. Et, je peux vous dire que ce conseil je me le suis appliquée à moi-même à quelques reprises et cela m’a sauvée.
La psychologie positive est précisément une branche de la psychologie qui nous apprend à cultiver nos atouts, nos forces, en se concentrant, contrairement aux autres spécialités de la discipline, au positif de la vie, et au « comment » peut-on aller mieux plutôt qu’au « pourquoi » va-t-on mal ? Parmi les champs étudiés et nécessitant de s’y attarder se trouve le sens et l’utilité de la vie. Il faut alors comprendre derrière cette notion la raison de vivre qui nous meut, la conception que l’on a de l’existence et de notre place sur la Terre. C’est donc une invitation à porter notre attention sur nos forces, nos envies enfouies parfois depuis l’enfance, et tout simplement ce que l’on aime faire sans avoir besoin d’y être poussé. On peut trouver du sens dans le relationnel, l’affectif, le cognitif (l’apprentissage, les connaissances) ou encore le comportemental (l’engagement dans l’action).
Les japonais appellent cela l’ikigaï qui signifie, littéralement, ce qui me donne envie de me lever le matin. C’est une vie dans laquelle on se sent “complètement aligné avec soi-même dans tous les domaines”, où on se dit « Je suis là où je dois être ». Tout le monde possède un Ikigaï, une mission de vie qui, d’ailleurs, évolue au cours de notre vie, au gré de nos expériences successives. Si vous voulez en savoir plus et trouver votre ikigaï, je vous conseille le lien suivant : Ikigaï – la méthode pour redonner du sens à son quotidien – Organisologie.
La psychologie positive, elle, se concentre sur 24 forces que l’on est en mesure de découvrir en nous afin de connaître notre signature de caractère. L’idée est de repérer nos 5 forces dominantes afin de les développer au sein de notre emploi et d’en faire un levier d’épanouissement personnel et professionnel. Les exploiter est aussi une façon de renforcer son estime de soi. A l’inverse, si nous ne les mobilisons pas assez, il ne faut pas s’étonner de rencontrer des difficultés d’alignement et un mal-être au travail. Ce malaise peut aussi être perceptible quand les missions confiées ou les situations rencontrées obligent à activer des valeurs en queue de notre classement personnel (parmi les dernières forces signalées). Vous avez envie de faire le test ? Voici le lien : Test de personnalité, évaluation de la personnalité: enquête VIA | Institut VIA (viacharacter.org). Il est gratuit et en français. A vous de jouer pour trouver votre alignement !